POSEIDON

retour

Violent, ombrageux, rancunier, tel était le fils aîné de Cronos, le farouche Poséidon, seigneur des eaux. Bien peu, à part Zeus, osaient le regarder en face lorsqu'il secouait sa chevelure bleue, appuyé sur son terrible trident, ce harpon à trois pointes des pécheurs de thons.
Il restait toujours un peu jaloux du pouvoir sans limite de son jeune frère et après la guerre des Géants, il tenta même de se rebeller contre lui. Zeus l'en punit en le bannissant pour un temps de l'Olympe. Il l'obligea à se mettre au service d'un certain roi Laomédon, qui bâtissait les remparts de la ville de Troie.
Ce roi refusa d'ailleurs de lui payer le salaire promis, et de là vint la haine que Poséidon porta toujours aux Troyens et à leur célèbre cité.

Un palais sous la mer

C'était pourtant un dieu puissant, maître des eaux, des fleuves et des mers, ainsi que des tremblements de terre et des razde marée. on lui donnait le nom d' "Ebranleur du Sol".
Son vaste palais sous-marin, empli de perles et de corail, se peuplait de créature étranges comme les Tritons, êtres mi-homme mi-poisson que l'on représente soufflant dans des coquillages. Il abritait les Néréides, nymphes de la mer et filles du vieux nérée; Poséidon avait épousé l'une des plus belles, Amphitrite, la reine de la mer.
Nérée était un dieu trés ancien que l'on appelait le "vieux-de-la-mer", mais il n'avait qu'un rôle trés effacé.

Le dieu des chevaux

Poséidon ne se contentait pas de son magnifique royaume marin, il lui fallait aussi des terres. Il aimait que les villes de Grèce se mettent sous sa protection et lui rendent un culte particulier. Il eut même une violente dispute avec la déesse Athéna au sujet de la ville d'Athènes.
Tous deux voulaient être choisis comme protecteur de la cité, et pour convaincre les Athéniens, ils leur firent des présents. Poséidon, le premier, frappa le sol de son trident : il en jaillit un superbe cheval noir. Le dieu pensait ainsi leur faire un magnifique cadeau, en leur offrant le premier cheval que l'on voyait sur la Terre. Mais c'était aussi l'emblème de la guerre et le compagnon de l'homme dans les batailles! Et lorsque Athéna à son tour frappa le sol d'un coup de lance, les Athéniens enthousiasmés en virent surgir un olivier, l'arbre qui donne l'huile parfumée, l'arbre de la douceur, de la sagesse et de la paix. ils préférèrent le présent d'Athéna et la choisir comme déesse protectrice.
Furieux, Poséidon envoya un raz de marée dévaster la région d'Athènes, l'Attique.
Ce dieu violent avait pourtant des amitiés solides. Plusieurs fois, il offrit à des amis mortels des chevaux splendides, comme le célèbre attelage qu'Achille emmena au siège de Troie, formé de chevaux qui parlaient.
A propos d'amis, on ne sait pas pourquoi Poséidon aimait tant les Ethiopiens. Mais les légendes disent souvent que le dieu, absent, est allé " voir ses chers Ethiopiens ".

Une triste descendance

Les enfants de Poséidon se montraient dans l'ensemble peu sympathiques. C'étaient pour la plupart des monstres, surtout des Cyclopes, ou bien des bandits comme le célèbre Amycos, un brigand fameux pour sa cruauté qui fut tué par les Argonautes. L'un des enfants les plus bizarres de Poséidon, bien que l'un des moins désagréables, s'appelait Protée. Il était plutôt gentil, et les Grecs se demandaient s'il s'agissait bien d'un fils de l'Ebranleur du Sol. On pense d'ailleurs aujourd'hui que Protée était une divinité de la mer plus ancienne que Poséidon : encore un " vieux-de-la-mer ". Son rôle consistait à garder les troupeaux de phoques qui vivaient dans la méditerranée. Il pouvait également prédire l'avenir, mais s'y refusait la plupart du temps. Et pour décourager les importuns, il se métamorphosait de la façon la plus farfelue. De même que la mer change sans cesse d'aspect et de couleur, Protée se transformait à son gré en cascade, en brasier ou en bête féroce. Lorsqu'on parvenait quand même à le retenir prisonnier, il prédisait l'avenir de bon gré, ravi de sa bonne farce !